Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/43

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qu’ils verront Dieu. » En termes mystiques comme ici : « . Bienheureux ceux qui lavent leurs robes dans le sang de l’Agneau, parce qu’ils auront le pouvoir de cueillir le fruit de l’arbre de vie, et qu’ils entreront dans la cité par les portes. » Ce qui veut dire clairement : « Bienheureux ceux qui purifient leurs pensées, parce qu’ils auront le pouvoir de voir Dieu, qui est la voie, la vérité et la vie, et que, par la doctrine, c’est-à-dire par l’exemple des Pères, ils entreront dans le royaume des cieux. » De même, Jérusalem signifie historiquement la cité terrestre de ce nom, où se rendent les pèlerins, et allégoriquement c’est l’Église militante, et tropologiquement toute âme fidèle ; enfin, anagogiquement, la Jérusalem ou la patrie céleste. Touchant ces choses, on peut voir d’autres exemples dans les leçons qu’on lit le samedi saint, comme on le dira dans la sixième partie. Or, dans cet ouvrage, la plupart du temps les mêmes sens divers sont employés, et l’on passe alternativement de l’un à l’autre, ainsi que le lecteur assidu pourra le voir clairement.

XIII. Car, de même que personne n’est soumis à différentes exceptions ou défenses, de même aussi il ne lui est pas défendu d’expliquer, à la louange de Dieu, les cérémonies de l’Église de différentes manières, pourvu cependant que la foi demeure sans atteinte.

XIV. Il faut, en effet, considérer qu’on trouve un grand nombre d’usages différents dans la célébration du culte divin ; car presque chaque église a ses observances qui lui sont propres et abondent dans son sens, et l’on ne doit pas réputer comme une chose répréhensible ou absurde, de vénérer Dieu et ses Saints par divers concerts ou modulations et par différentes observances, puisque l’Église triomphante elle-même, selon le prophète, « est ornée de vêtements de diverses couleurs, » et que, dans l’administration même des sacrements de l’Église, la variété des cérémonies est tolérée par le droit de la coutume.