Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/257

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la disposition de l’hostie et du calice, et ceux qui succèdent à la communion, se font au milieu de l’autel ; car, comme la dignité et l’autorité du prêtre en sacrifiant, comme sa suffisance à remercier Dieu des choses reçues, ne viennent que de Dieu, d’où dérive notre suffisance, c’est pourquoi, avant l’arrangement du calice et de l’hostie, et après la communion, il baise le milieu de l’autel, qui, par la vertu de la consécration et de l’onction qui y ont été faites pendant la messe, représente plus excellemment Dieu, en qui les extrêmes sont unis. Les baisers, au contraire, qui se donnent après le placement du calice et de l’hostie, et qui précèdent la communion, ont lieu à la gauche du calice, près de l’hostie ; car, pour que le prêtre soit juste en sacrifiant, l’action divine n’est pas seule requise, celle du prêtre l’est aussi. C’est pourquoi saint Augustin a dit : « Celui qui t’a fait sans toi ne te justifiera point sans toi. » Une disposition est donc requise de la part du prêtre : c’est de ne point résister aux avertissements divins ; car c’est de Dieu que vient l’infusion de la grâce, et c’est pour cela que les baisers que donne le prêtre avant la communion n’ont pas lieu directement au milieu de l’autel. Encore une fois, la part qui nous revient dans notre propre justification est fort minime et très-peu de chose, si on la compare à ce qui procède de Dieu. C’est donc avec raison que ces baisers ont lieu à la gauche du calice, côté oblique et inférieur par rapport au côté droit. Ces baisers ont lieu cependant à côté de l’hostie, autant parce que dans la justification la part la plus forte et la plus noble vient de Dieu ou du Christ, que parce que la part qui vient de nous serait plutôt mauvaise que bonne, si elle n’était en quelque sorte épurée, réglée et rendue acceptable par la grâce prévenante. On peut encore dire, en second lieu, que lorsque le calice et l’hostie ne sont pas sur l’autel, les baisers se donnent au milieu de l’autel, c’est-à-dire directement à l’endroit où se trouve la croix faite avec le chrême lors de sa consécration, parce que le Christ, se tenant debout au milieu de ses disciples, leur dit :