Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/87

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Le pape Télesphore, déjà nommé, recommanda de chanter le Gloria à la messe de la nuit de la naissance du Seigneur, qu’il institua. Il y en a qui disent qu’il ne faut chanter la messe qu’à l’heure de tierce, parce ce fut alors que l’Esprit 5aint descendit sur les apôtres et les remplit de gloire et d’allégresse.

VI. Innocent III établit que quand, les jours ouvrables, on célèbre une solennité en l’honneur de la bienheureuse Vierge, ou de l’Esprit saint, ou de la sainte Croix, on ne doit dire ni l’hymne angélique, ni le symbole, ni même le Te Deum laudamus, à laudes et à matines. Dans l’Avent ou à la Septuagésime, on ne chante pas le Gloria, comme on le dira dans la sixième partie et au chapitre de la Semaine de Pâques.

VII. Cependant l’évêque de Bethléem, par suite d’un abus (ex abusu), chante le Gloria in excelsis tous les jours, à toutes les messes, même des morts, parce que, au témoignage de [saint] Luc lui-même, cet hymne fut d’abord chanté dans le pays qui environne Bethléem.


CHAPITRE XIV.
LE CÉLÉBRANT SALUE LE PEUPLE.


I. L’hymne angélique étant terminé, le prêtre se tourne vers le peuple et le salue, en disant : Dominus vobiscum, « Que le Seigneur soit avec vous ; » paroles tirées du livre de Ruth, chapitre ii. On y lit que c’est ainsi que Booz salua ses moissonneurs ; et le Prophète (dans les Paralipomènes), le roi Asa et tous ceux qui étaient avec lui ; et l’Ange, en saluant Gédéon, lui dit : « Que le Seigneur soit avec toi. » Booz, qui épousa Ruth la Moabite, exprima une des figures du Sauveur. Ce