Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/88

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salut marque celui que le Christ fit aux apôtres après la résurrection, et on en parlera dans la cinquième partie, au chapitre de Prime.

II. Le prêtre fait précéder toutes les oraisons de la messe de ce salut : Dominus vohiscum, excepté celles qu’on dit avant les prophéties ou les prières que l’on fait sur le peuple en Carême ; il ne fait pas non plus ce salut avant les oraisons qui suivent immédiatement la première oraison, et dans celles que l’on dit le Vendredi saint. Mais ce jour-là on ne dit pas la messe, quoique le prêtre communie. Or, comme par ce salut on souhaite que le Seigneur soit avec le peuple, qui est en lui par l’Esprit de grâce aux sept manifestations, voilà pourquoi l’Église a établi qu’on saluerait sept fois seulement le peuple à la messe, comme on va le dire dans un moment. C’est aussi pourquoi, dans les oraisons énumérées plus haut, on ne fait ce salut qu’une fois.

III. On fait cependant précéder les autres oraisons d’une exhortation à l’humilité, par ces mots : Flectamus genua, « Fléchissons les genoux ; » ou par ceux-ci : Humiliale capita vestra Deo, « Humiliez vos fronts devant Dieu ; » parce que la prière qui doit être unie au jeûne pour chasser un démon violent n’a de valeur qu’autant que l’humilité la précède.

IV. Dans les jours de jeûnes, l’Église figure le temps de la captivité de Babylone. Donc, c’est avec raison que le prêtre ne salue pas le peuple, puisqu’en effet il est absent, et ne se tourne pas vers lui ; mais il commence comme s’il était seul, en disant : Oremus, « Prions ». Il insinue par là qu’il faut prier pour lui ; et, parce que l’oraison doit être faite avec force, il ajoute aussitôt : Flectamus gyenua, ou bien : Humiliate capita vestra Deo. Cela représente encore le temps de la passion du Seigneur, qui commença surtout après la cène qu’il fit avec ses disciples ; et, comme pendant ce temps-là le Seigneur ne salua pas ses disciples, mais les exhorta plusieurs fois à prier, c’est pourquoi le prêtre ne salue pas alors le peuple, mais lui