Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion, temps auquel le Christ salua souvent ainsi ses disciples ; et c’est pour l’imiter que le pontife dit Pax vobis dans les premiers jours de la semaine de Pâques. Aux messes qu’il dit les autres jours ou dans les autres temps, ou qui sont dites par ses inférieurs, on figure la passion du Christ, et il convient d’y répandre les gémissements et l’affliction. C’est pourquoi l’on n’y dit pas Pax vobis, pour ne pas mêler la joie avec la douleur. On peut dire encore que la paix a été faite par le Christ entre Dieu et l’homme, et entre les anges et les hommes, ce que déclara l’Ange quand, à la nativité du Christ, il chanta : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix aux hommes. » Or, c’est le Christ qui a proclamé la paix entre Dieu et les hommes, quand, après la résurrection, il a dit aux apôtres : « Paix à vous. » Ces choses sont figurées dans la messe : Premièrement, par quel prêtre que ce soit qui peut chanter Gloria in excelsis y en figurant ainsi l’Ange. Deuxièmement, par l’évêque, qui seul dit : « Paix à vous, » figurant ainsi le Christ, qui, dans la personne de l’Église, dit aux apôtres : « Paix à vous. » Et l’évêque, quand il célèbre solennellement, dit ces deux paroles, parce qu’il représente à la fois le Christ et l’Ange. Il est vicaire plus particulier du Christ que le simple prêtre, parce que, lorsqu’il omet l’office de l’Ange aux époques où les cantiques d’allégresse, tels que le Te Deum laudamus et le Gloria in excelsis se taisent un peu, il omet aussi l’office du Christ, en ne disant pas : « Paix à vous, » mais : « Que le Seigneur soit avec vous, » comme le simple prêtre. Or, l’évêque, qui représente le Christ et l’Ange, n’annonce pas une paix sans l’autre. Il en est de même pour l’Ite missa est, qu’on ne dit qu’autant qu’on chante le Gloria in excelsis.

VIII. Le diacre ne dit pas Dominus vobiscum aux heures, parce qu’il n’est pas la figure du Christ, qui, par la bouche de Booz, employa ce salut, comme le prêtre l’emploie en la personne du Christ. Cependant, lorsqu’il lit l’évangile il dit ce salut, parce qu’alors il remplit l’office de prédicateur, et, en