Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/97

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par une oraison et se termine par une action de grâces. C’est ici le lieu de voir qui doit dire les oraisons, comment et pour quelles personnes ou quelles choses on doit prier, ce que c’est que la prière, et quand, où et de quel côté on doit dire les oraisons. Il nous faut parler du changement du prêtre d’une partie de l’autel à l’autre, d’où vient le nom d’oraisons, et quelle est leur origine, comment on doit entendre leurs termes, comment elles se terminent, pourquoi on les appelle collectes, quelles sont les oraisons et en quel nombre on doit en dire, quels sont ceux qui les ont imaginées, comment le pontife ou le prêtre doit se tenir en les disant.

II. Touchant la première question, ainsi formulée ; Qui doit dire les oraisons ? il est à remarquer que les prêtres, qui sont les médiateurs entre Dieu et le peuple, disent seulement celle par laquelle le peuple se met immédiatement en rapport avec Dieu. Parmi ces prières, certaines sont récitées publiquement, qui s’appliquent à tout le peuple, que le prêtre seul, comme représentant du peuple, offre à Dieu ; ce sont, par exemple, les prières et les actions de grâces. Il est certaines prières qui ont trait seulement au saint ministère, telles que les consécrations et oraisons de ce genre que le prêtre fait pour le peuple, sans cependant prier dans la personne du peuple ; et dans toutes ses prières il commence par Dominus vobiscum, afin que l’esprit du peuple s’unisse à Dieu, et parce que le peuple, dans ces prières qui se rapportent à Dieu, a pour guide et pour chef le prêtre : voilà pourquoi à la fin de chacune de ses prières le peuple donne son assentiment, en répondant : Amen,comme on le dira tout-à-l’heure, parce que toute oraison se termine à voix haute, lors même qu’elle serait faite en particulier.

III. On doit prier en peu de mots et non avec une grande abondance de phrases, comme on le dira bientôt (xii d., Omnia ; xliii d., Sit rector., prope fin.). D’où vient que les Grecs prient peu et souvent, mais c’est avec larmes et le cœur pur ; non en élevant la voix et jetant des cris ; mais c’est avec une ferme in-