Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/10

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appesantit l’ame. Ainsi empêchés par avance que nous sommes par notre infirmité, nous ne pouvons à chaque heure du jour célébrer continuellement les louanges divines, parce qu’il est nécessaire que l’homme, de temps en temps, pourvoie aux besoins du corps, d’après ces paroles de la Genèse (iii c.) : « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front. » (l dist., in capite). Et c’est pourquoi nous faisons ce que nous pouvons, en louant Dieu à certaines heures du jour naturel.

II. De là, le prophète Esdras enseigna au peuple d’Israël, de retour de la captivité de Babylone, à louer Dieu quatre fois pendant la nuit et quatre fois pendant le jour, afin que l’homme s’offre et rende ses devoirs au Créateur pendant un nombre d’heures égal au nombre des quatre éléments qui composent son corps, offrant ainsi à Dieu et mettant à sa disposition chacun de ces éléments ; c’est-à-dire, pour ce qui concerne la nuit, les vêpres, les complies, les nocturnes ; le point du jour, c’est laudes et matines (laudibus matutinis), et pour le jour, les heures de prime, de tierce, de sexte et de none. Or, il est prouvé que l’office du soir, qui est le commencement de tout office, et qui, selon saint Isidore, vient de vespera stella, étoile du soir (Lib. Etymolog.), qui paraît à l’approche de la nuit, appartient à la nuit. Mais David dit : « J’ai prononcé tes louanges sept fois pendant le jour ; » et ensuite : « Je me levais à minuit pour célébrer ton nom, etc. » Cet ordre est approuvé par le Concile d’Agde (Extra De celeb. miss., c. i) et conservé par la sainte Eglise, puisque l’office nocturne est chanté au milieu de la nuit. Les sept autres heures canoniques se disent de jour, à savoir : laudes et matines qui jadis se disaient à l’aurore, quoiqu’aujourd’hui prime, tierce, none, vêpres et complies soient unies aux nocturnes. Ces sept heures sont appelées canoniques, comme si on disait régulières (Extra De pœnit. et remiss, quod in te), parce qu’elles ont été régulièrement observées par les saints Pères. Car le mot grec kanon signifie règle en latin. Or, le sacrifice de la messe, à cause de l’excellence d’un aussi