Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/11

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grand sacrement qui y est consacré, surpasse toutes les autres louanges et est une louange par elle-même, et n’est pas compris parmi les autres ; c’est pourquoi dans cet ouvrage on lui a consacré un traité spécial, quoique plusieurs aient assuré que la messe appartient à l’office de tierce ou de none, par la raison qu’on a coutume de la célébrer régulièrement entre ces deux heures.

III. Or, l’office de nuit représente le temps d’affliction où le diable tenait le genre humain assiégé ; et l’office du jour signifie le temps de notre rédemption et de notre délivrance par le Christ, soleil de justice, qui, par la clarté de sa divinité, a éclairé nos ténèbres et nous a arrachés à la servitude du diable. C’est donc avec raison qu’enrichis d’un si grand bien par les sept dons de la grâce de l’Esprit saint, nous chantons sept fois les louanges du Seigneur.

IV. Secondement, parce que le jour naturel représente l’âge de chaque homme, non pas celui que nous avons actuellement, mais celui que nous aurions si nous n’eussions pas péché. Ce jour naturel a sept degrés : le premier est la première enfance, qui est représentée par matines et laudes ; le second est l’âge de la seconde enfance, désignée par prime ; le troisième, l’adolescence, désignée par tierce ; le quatrième, la jeunesse, représentée par sexte ; le cinquième, la maturité, désignée par none ; le sixième, la vieillesse, marquée par vêpres ; le septième, la décrépitude ou la fin de la vie, signifiée par complies. Or, dans tous ces âges différents nous devons louer notre Créateur sur les jugements de sa justice. Au sujet de la première enfance, le bienheureux Nicolas nous en donne un exemple, lui qui, le mercredi et le vendredi, par vertu d’abstinence, ne suçait le lait de sa mère qu’une fois le jour[1]. Pour ce qui est des autres âges, la chose est assez évidente. Troisièmement, parce que, selon Salomon, le juste tombe sept fois par jour par né-

  1. Métaphraste, biographe de S. Nicolas, et les anciennes proses de la fête du grand évêque de Myre, ont conservé le souvenir de ce fait.