Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/12

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gligence (De pœnitentia, dist. iv, Septies). C’est donc avec raison que l’on doit invoquer sept fois le secours divin, pour pouvoir se relever par la vigilance de la prière. Quatrièmement, parce que le nombre sept forme tous les autres nombres.

V. Au reste, puisque les douze heures de la journée doivent toutes être consacrées à louer le Seigneur, pourquoi ne chante-t-on l’office dans l’Eglise que quatre heures du jour seulement ? A cela je réponds que, comme nous ne pouvons continuellement et à chaque heure du jour célébrer les louanges de Dieu, nous suppléons par les heures de prime, de tierce, de sexte et de none à ce qui manque aux autres heures. Car, à chacune de ces heures on dit trois psaumes ; ainsi, en quatre heures le nombre des psaumes répond au nombre des heures. Chaque psaume contient huit versets, qui signifient l’octave de la résurrection[1], dont nous parlerons au chapitre des Complies. Or, nous chantons aux heures les psaumes de huit versets, parce que nous nous réjouissons de la gloire de la résurrection ; on dit encore à chaque heure trois fois Gloria Patri après les psaumes, afin que nous rendions gloire au Père, pendant les heures qui nous sont accordées pour nous occuper des soins du corps, un nombre de fois proportionné à celui de ces heures, afin que par là nous montrions que nous vaquons à toute heure au service de Dieu. Or, les trois glorifications[2] renfermées dans la première heure indiquent que nous sommes occupés au service de Dieu pendant la première, la seconde et la troisième heures ; les trois qui se trouvent à tierce nous protègent pendant la quatrième, la cinquième et la sixième heures ; les trois qui se trouvent à sexte nous défendent des embûches du diable pendant la septième, la huitième et la neuvième heures ; et none, avec ses glorifications, nous protège pendant la dixième, la onzième et la dou-

  1. C’est-à-dire l’éternel repos dont jouiront dans le ciel les justes après leur résurrection (Du Cange, voce Octava, 1).
  2. Ou doxologies ; c’est ainsi qu’on appelle le Gloria Patri, et Filio, etc.