Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/124

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dit le troisième psaume : Retribue servo tuo, ce que l’on explique par : frequenter tribue, « accorde souvent ; » et cet autre endroit : vivifica me, « vivifie-moi, etc. ; » il faut suppléer : qui étais mort auparavant par le péché ; d’où l’on demande à être justifié par la grâce. Au départ se rapporte ce qui se dit au commencement de tierce : Legem pone mihi, Domine, viam, justificationum tuarum, et exquiram eam semper, « Imposemoi pour loi, Seigneur, la voie de tes ordonnances pleines de justice, et je ne cesserai point de la rechercher. » Car, comme on se trouve dans la voie, on demande à obtenir la loi de correction. A la consommation de la perfection se rapportent ces paroles du psaume du commencement de sexte : Defecit in salutari tuo anima mea, « Mon ame, appuyée sur ton secours salutaire, est tombée en défaillance de la part des choses terrestres » [incapables de la soutenir] ; ou bien : Defecit in salutari tuo, c’est-à-dire mon ame, faisant des efforts pour s’élever jusqu’à ton secours salutaire, est tombée en défaillance au sein des choses terrestres.

II. Car plus on s’élève à l’amour de Dieu, plus les choses terrestres laissent de vide dans notre ame, et on éprouve une langueur causée par le désir ardent [d’être uni à Dieu], d’après ces paroles du Cantique des cantiques : « Couchez-moi sur les fleurs, environnez-moi de fruits, car je languis d’amour. » Or, par les fleurs on entend le commencement des bonnes œuvres, et par les fruits, la perfection qui, embrasant aussi les autres, les console en quelque façon. Et cependant l’ame ne reçoit pas ici une consolation pleine et entière, mais est plutôt affligée par l’amour. De là suivent ces paroles : Defecerunt oculi mei in eloquium tuum, et in verbum tuum supersperavi, « Mes yeux se sont affaiblis à force d’être attentifs à ta parole, et j’ai conservé une espérance très-ferme dans ta parole. » Et dans la seconde partie : Quomodo dilexi legem luam. Domine ! « Combien est grand. Seigneur l’amour que j’ai pour ta loi ! » Dans la troisième : Oculi mei defecerunt. À cette perfection se rapporte le