Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/129

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outre, bien que, depuis le commencement du monde, le jour précédât la nuit, cependant, dans la nuit de la résurrection du Seigneur, la nuit a commencé à précéder le jour, comme on le dira dans la sixième partie, au chapitre du Samedi saint, au commencement. Or, l’Église, à cette heure, dit cinq psaumes :

III. Premièrement, à cause des cinq plaies du Christ, qui, pour nous a offert son sacrifice le soir du monde. Secondement, pour notre correction, afin que nous pleurions et que nous demandions grâce pour les péchés qui chaque jour, par les cinq sens du corps, pénètrent jusqu’à nous, d’après ces paroles de Jérémie : « La mort est entrée par nos fenêtres ; » car quel est celui qui ne pèche pas et qui ne se laisse pas prendre par les yeux ? Troisièmement, par ces cinq psaumes, l’Église se prémunit contre les tribulations de la nuit, car cette heure insinue les pleurs de ceux pour lesquels le soleil de justice a disparu [à l’occident], et tel est leur état pendant les vêpres, dont il a été dit : « Les pleurs commenceront le soir » (à vêpres), et se prolongeront jusqu’au matin, c’est-à-dire jusqu’à ce que le soleil, qui avait disparu loin des pécheurs, se lève sur les justes, d’après ces paroles : « Et la joie recommencera le matin. » C’est aussi pour ces motifs que nous nous frappons la poitrine avec les cinq doigts de la main. Les séculiers disent cinq psaumes, mais les religieux n’en disent que quatre, pour les raisons que nous toucherons dans la sixième partie et au chapitre de l’Avent.

IV. Et remarque que les offices des vêpres et des matines l’emportent sur les autres heures pour le nombre des psaumes. Cela vient de ce que, dans la distinction des six jours de la création, il n’est question que du soir et du matin. Dans l’ancienne loi aussi, on recommande l’antiquité de l’office du matin et de celui du soir. On dit donc cinq psaumes à l’office de vêpres de la semaine, et on chante les psaumes d’après la matière fournie par le jour lui-même. Ainsi, le septième jour, par exemple, c’est-à-dire le samedi, à cause de la résurrection qui suit,