Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/130

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nous célébrons la victoire de Dieu, et nous chantons en son honneur les louanges qui suivent la victoire. Ainsi, dans le premier psaume, c’est-à-dire Benedictus Dominus, le sens littéral s’entend de la victoire de David sur Goliath ; mais le sens spirituel désigne notre victoire sur le diable ; et, comme il ne reste plus, après la victoire, qu’à louer le Seigneur, qui nous a rendus victorieux, c’est pourquoi suivent les quatre psaumes de louanges. Dans le premier, l’Eglise parle au futur et promet la louange : Exaltabo te, Domine, « Seigneur, j’exalterai ton nom. » Dans le second, elle s’encourage elle-même à louer : Lauda, anima mea, Dominum, « Mon ame, glorifie le Seigneur. » Dans le troisième, elle invite les autres à louer Dieu : Laudate Dominum, « Louez le Seigneur. » Dans le quatrième, elle félicite la céleste Jérusalem, en disant : Lauda Jerusalem Dominum, « Jérusalem, loue le Seigneur. » Et il en est ainsi pour les autres jours ouvrables et les autres psaumes. Dans certaines églises, l’hymne suit aussitôt les psaumes, et après l’hymne vient la leçon ou le capitule. Dans d’autres églises, c’est tout le contraire, quelques-uns même ne chantent pas l’hymne. Ceux qui chantent l’hymne immédiatement après les psaumes, paraissent conserver l’ordre convenable, parce que d’abord l’amour, désigné par l’antienne, se trouve dans le cœur ; ensuite viennent les bonnes œuvres, désignées par les psaumes, et après la joie du cœur, figurée par l’hymne. Mais comme l’allégresse enfante souvent la négligence, suit la leçon ou capitule, qui nous fait rentrer dans notre cœur. Or, ceux qui disent la leçon avant l’hymne, veulent que l’hymne remplace le répons ; c’est pourquoi, dans les solennités, quand le répons est chanté après la leçon, on omet l’hymne. Cependant, comme signe d’une plus grande allégresse, il faut noter que dans quelques églises on chante l’un et l’autre, et alors le répons précède l’hymne, pour marquer qu’alors surtout nous devons répondre à l’exhortation faite par le précédent capitule, après quoi le répons suit aus-