Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/136

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l’office de ceux dont elle connaît les mérites supérieurs par des miracles ou par d’autres documents, quoiqu’elle n’en ait pas une certitude absolue, car une étoile diffère d’une autre étoile en clarté ; d’où saint Augustin, dans son sermon sur le bienheureux Etienne, dit : « Puisque la mort des saints est précieuse, quelle différence peut —il y avoir entre les martyrs ? » Celui-là paraît l’emporter sur les autres qui est le premier. Cependant, parfois, aux vêpres qui précèdent, on ne dit que l’antienne et la collecte de la fête suivante, comme on le verra au chapitre de la Veille de la Nativité.

Xï. Enfin, il faut remarquer que les religieux font précéder complies de la collation ou conférence, qui a tiré son origine des saints Pères : les Pères avaient coutume de se rassembler après les vêpres et de s’entretenir sur les saintes Ecritures, semblables aux ouvriers qui causent entre eux pour se récréer. C’est pour cela qu’on lit surtout, pour se récréer et pour se délecter, les Vies ou les Conférences des Pères, et qu’on interroge les plus érudits d’entre ceux à qui on fait la lecture, quand il survient quelque doute.


CHAPITRE X.
DE COMPLIES.


I. A l’heure de complies, le Christ pria son Père ; c’est aussi à la même heure qu’il s’échappa de lui une sueur de sang, et que son corps fut mis dans le sépulcre, et que des gardes y furent envoyés. C’est donc avec raison qu’à cette heure l’Eglise célèbre les louanges de Dieu et lui rend grâces ; elle célèbre cette heure en mémoire de la joie éternelle. Car le nombre des élus étant complété à cette heure, leur joie sera aussi complétée au jour de la rétribution générale ; et de