Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/166

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Pâques. Au reste, par les trois semaines de l’Avent, nous entendons les Pères des trois époques.

V. Les premiers furent ceux d’avant la loi, qui, très-éloignés de Dieu, s’écriaient : Ad te levavi. Les seconds, ceux qui vécurent sous la loi et qui, formés par sa doctrine, furent plus près de la lumière ; dans l’introït, on les appelle peuple de Sion. Les troisièmes furent les prophètes, et surtout les contemporains de la naissance du Christ, comme Siméon ; et parce qu’ils furent auprès du Sauveur, on leur adresse dans l’introït ces paroles : Gaudete. Quelques-uns assurent encore que, dans l’office de la première semaine, il s’agit de la vocation des Juifs ; dans l’office de la seconde, de la vocation des Gentils. C’est pourquoi on y prononce ces paroles : ad salvandas omnes gentes, « pour sauver toutes les nations ; » dans l’office de la troisième, il est question de la vocation de l’un et l’autre peuple ; c’est pourquoi on y dit : Nota sit omnibus hominibus. La première est encore chantée dans la personne de Jean ; la seconde, dans la personne des prophètes ; la troisième, dans la personne des apôtres ; la quatrième, dans celle des docteurs. Dans le temps de l’Avent, on supprime le Gloria in excelsis, qui appartient à la Nativité, afin qu’on le chante dans la nuit de la Nativité avec plus de dévotion et d’avidité, pour marquer que cette hymne fut chantée pour la première fois par les anges dans la nuit de la Nativité, et que la gloire du Christ est plus grande dans l’Église de la loi nouvelle qu’elle ne le fut sous la loi, au temps de l’ancienne. On supprime aussi l’ite missa est, qui se rapporte à la résurrection. Or, c’est avec raison que l’on omet ces deux chants dans l’Avent, puisqu’alors on est dans l’attente de l’un et de l’autre. C’est pour la même raison que l’on omet Pax vobis, qui se rapporte aussi à la résurrection. On ne dit pas non plus le Te Deum laudamus, « Nous te louons, ô mon Dieu ! » parce que celui que nous attendons n’est pas encore présent, et que ce cantique ne s’adresse ordinairement qu’à ce qui est présent. Et remarque que