Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/192

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I. Dans la primitive Église, il fut décidé que les jeûnes des Quatre-Temps auraient lieu trois fois l’an ; mais le pape Calixte (lxxxvi d.) décida qu’on les observerait quatre fois l’an, car les Juifs jeûnaient aussi quatre fois l’an, c’est-à-dire avant Pâques, avant la Pentecôte, la fête des Tabernacles au mois de septembre, et la Dédicace, dont on parlera dans la préface de la septième partie. Car si on ne jeûnait que trois fois dans l’année divisée en trois parties, il resterait certains jours dont nous n’offririons pas à Dieu les prémices, et c’est surtout pour consacrer à Dieu les prémices du temps que l’on observe ces jeûnes, comme nous le dirons bientôt. C’est de ces jeûnes que Zacharie dit : « Les jeûnes du quatrième, du cinquième, du septième et du dixième mois seront changés pour la maison de Juda et pour Jérusalem en des jours de fêtes, de joie et d’allégresse. Nous jeûnons donc quatre fois l’an :

II. Premièrement, pour corriger, en chacune des quatre saisons de l’année, les quatre éléments viciés dont notre corps se compose ; car le corps de l’homme se compose de quatre éléments, et son ame de trois puissances : la puissance rationnelle, la concupiscible et l’irascible. Afin donc d’équilibrer en nous ces éléments et ces puissances, nous jeûnons quatre fois l’an, pendant trois jours à chaque jeûne, afin que le nombre quatre se rapporte au corps, et le nombre trois à l’ame. En effet, l’année se partage en quatre saisons : le printemps, l’été, l’automne, l’hiver, qui, par leurs agréments, ont coutume de nous détourner de l’amour de Dieu.

III. Le printemps est chaud et humide, et nous jeûnons dans cette saison, afin que l’élément de l’amour soit corrigé en nous et ne se laisse pas entraîner par la vaine beauté du printemps ; nous jeûnons donc pour nous prémunir contre l’impureté qui provient de l’humidité et de la chaleur. L’été est chaud et sec ; nous jeûnons donc alors pour corriger en nous l’élément de la chaleur, afin qu’il ne produise point l’incendie de la chair ; ou bien contre l’orgueil, parce que les fruits de la