Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/49

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l’état de perfection, nous soyons au moins sauvés sur le mont Ségor, c’est-à-dire par une autre voie, qui est l’état d’imperfection. On chante encore le répons incomplètement ou en partie, pour marquer que les actes que nous accomplissons pendant notre vie sont imparfaits ; et, d’abord, la répétition a lieu à partir du point le plus éloigné jusqu’à la fin, et ensuite à partir du point le moins éloigné et du dernier. On dit : Gloria Patri, et Filio, comme nous le dirons au dimanche de l’Avent, précité ; dans les solennités on le répète entièrement par deux fois, pour désigner la joie et la perfection des saints.

LV. On dit également à chaque heure les oraisons, au moyen desquelles nous devons obtenir les premiers fruits de l’office ; car l’oraison est une demande, et prier c’est demander, comme prier instamment c’est obtenir. Selon saint Grégoire, prier véritablement c’est pousser des gémissements amers, avec componction, et articuler des paroles préparées ; l’oraison signifie la miséricorde de Dieu, qui précède et suit l’homme dans les bonnes œuvres : c’est pourquoi on dit l’oraison au commencement et à la fin de la messe. Or, la dernière oraison est la bénédiction que le Seigneur donne à ses ouvriers. Les oraisons finales sont imitées des Actes des apôtres, qui, quand ils se séparaient, se mettaient à genoux et priaient. Le prêtre sur le point de dire l’oraison salue le peuple, en disant : Dominus vobiscum, pour l’exciter à prier afin que son oraison soit agréable à Dieu et que Dieu répande sur lui sa grâce. L’oraison terminée, il prie de nouveau, en disant : Dominus vobiscum, ce dont nous parlerons au chapitre de Prime.

LVI. Et remarque que tout l’office, excepté le nocturne, se termine par l’oraison et la bénédiction, pour indiquer que tant que nous sommes dans ce siècle nous avons besoin d’être fortifiés par les oraisons des prêtres. En effet, lorsque nous avons un entretien familier avec les serviteurs de Dieu, nous avons coutume, avant de nous éloigner d’eux, de leur deman-