Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/56

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Benedicamus Domino, « Bénissons le Seigneur ; » sous-entendez : « dont nous sommes les membres et en qui nous bénissons. » Et il bénit aussi, à l’exemple du Christ.

LXIII. Or, le chœur, pour rendre grâces, dit : Deo gratias, mots tirés de l’Apôtre, et qui signifient que jusqu’à la fin de notre vie nous devons conserver notre innocence et bénir Dieu en lui rendant grâces pour ses bienfaits ; ou bien encore Benedicamus Domino et Deo gratias sont une louange finale, une ineffable jubilation, qui aura lieu dans la gloire, quand nous rendrons à Dieu des actions de grâces ; ou bien Deo gratias est une action de grâces rendue quand on a fourni la carrière, ce dont nous avons parlé dans la quatrième partie, au chapitre de la Dernière Oraison. Il semble que l’on devrait plutôt répondre : Amen, « Ainsi soit-il, que la chose arrive ainsi, » c’est-à-dire : « Qu’il arrive que Dieu soit béni ; » mais on répond : Deo gratias, pour marquer que c’est par Dieu lui-même que nous bénissons Dieu.

LXIV. Or, parce que tant que nous vivons nous sommes sur un chemin glissant et assiégés par les démons, c’est pourquoi nous avons toujours besoin des suffrages des saints. C’est pour ce motif que dans la plupart des églises, à chaque heure, après le Benedicamus on ajoute les suffrages des saints. Et remarque que, comme tout le temps écoulé depuis la Nativité du Seigneur jusqu’à la fête de la Purification appartient à l’enfance du Sauveur, voilà pourquoi, comme plusieurs le disent, on ne doit point faire alors de mémoire, surtout de la croix, d’après ces paroles : « Tu ne cuiras point le chevreau dans le lait de sa mère, » ni même depuis le dimanche de la Passion jusqu’au samedi après la Pentecôte, comme on le dira en son lieu. Il faut encore savoir que, comme Pierre et Paul n’ont pas été séparés dans la vie et dans la mort, ainsi que le chante l’Eglise, de même ils ne sont pas séparés dans leurs mémoires, qui sont communes et simultanées pour tous les deux.