Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pons, que l’on chante dans les solennités. Par les veilles nocturnes nous évitons les embûches du diable, et c’est pourquoi, nous levant pendant la nuit aussitôt que nous entendons les cloches, nous courons à l’Eglise, semblables à une armée qui court aux armes lorsqu’elle entend retentir la trompette.

VIII. A notre entrée à la cour de notre Roi, c’est-à-dire dans l’église, nous nous inclinons devant l’aute], et nous adorons, comme les soldats qui s’inclinent devant leur roi ; car nous sommes les soldats du Roi éternel. Après nous être prosternés, nous faisons une triple prière, en disant trois fois Pater noster, etc., adressant ainsi la parole au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Lorsque nous parlons au Père, nous nous plaçons au milieu de l’autel, d’intention, de cœur et de fait, par la position de notre corps, pour marquer la puissance du Père et notre persévérance ; lorsque nous parlons au Fils, nous nous tournons vers la partie gauche de l’autel, pour exprimer son anéantissement et l’offense de notre chute ; en nous adressant au Saint-Esprit, nous passons à la droite de l’autel, pour désigner sa bonté, et de notre part l’acquisition de la grâce. Plusieurs font encore des prières spéciales ; ensuite, ils commencent les psaumes graduels, dont nous avons fait mention dans la préface de cette partie.

IX. Le prêtre, au début de l’office nocturne, commence par le Seigneur, qui est l’alpha et l’oméga, c’est-à-dire le commencement et la fin, et la source de tous les biens. Et, parce qu’il est écrit dans saint Jean : « Sans moi vous ne pouvez rien faire, » il demande avant tout, avec confiance, que sa bouche soit ouverte par Celui qui dit : « Ouvre ta bouche, et je la remplirai, » pour louer dignement le Seigneur, en disant : « Seigneur, tu ouvriras mes lèvres, et ma bouche célébrera tes louanges. » Car la louange de Dieu n’est pas glorieuse quand elle se trouve dans la bouche du pécheur, à moins que Dieu ne daigne ouvrir sa bouche pour qu’il célèbre ses louanges, d’après ces paroles du Prophète (III q., viii §), qui