Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/71

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mémoire la résurrection du Seigneur, et même celle de tous les fidèles qui ont existé depuis le commencement du monde et doivent exister jusqu’à la fin des siècles, parce que la résurrection du Seigneur marque la résurrection de tous les élus.

XIX. Le premier nocturne rappelle le temps qui précéda la loi, c’est-à-dire le temps de la loi naturelle. Le douzième psaume de ce nocturne nous rappelle la résurrection de tous les saints de ce temps, surtout des douze patriarches, qui alors fleurirent et veillèrent d’une manière particulière, et qui furent les pères des douze tribus du peuple de Dieu, qui fut alors le peuple privilégié du Seigneur, comme dans le temps de grâce les douze apôtres brillèrent au-dessus de tous les autres. Les psaumes, au nombre de quatre, désignent les quatre vertus principales ou cardinales, c’est-à-dire la prudence, la justice, la force et la tempérance, vertus que nous croyons que les saints patriarches possédèrent en leur temps à un degré supérieur aux autres hommes, et dont ils ont montré l’exemple aux autres. Les trois antiennes désignent la foi à la sainte Trinité, ou la jouissance que l’on éprouve en elle. Chaque antienne correspond aux quatre psaumes ; car quiconque a la foi en la sainte Trinité est renforcé (quadratus) par les quatre vertus précitées. Car la ville éternelle est située dans un lieu qui a la forme d’un carré, comme dit l’Apocalypse (c. penult.) ; c’est pour cela que l’on dit les quatre psaumes sous un seul Gloria, sans les séparer, parce que les quatre vertus susdites sont inséparables, et celui qui en possède une les possède toutes, comme le prouve saint Augustin. De même, en ce qu’on réunit les quatre psaumes sous un seul Gloria Patri ou glorification de la Trinité, on démontre que les patriarches précités ont eu les quatre vertus susdites dans une seule foi à la Trinité, et en ont montré l’exemple aux autres. Mais il en est quelques-uns qui chantent tous les psaumes du premier nocturne sous une seule antienne, pour marquer la jouissance qu’ils éprouvent dans la connaissance de la Trinité. Certains encore disent