Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/89

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les trois psaumes suivants : Laudate Dominum de cœlis, Cantate Domino canticum novum, et Laudate Dominum in sanctis ejus.

XIV. Or, on demande pourquoi ces trois psaumes se disent avec une seule antienne et aussi avec une seule doxologie ? Nous répondrons que c’est parce que les sixième, septième et huitième ordres précités d’élus, rassemblés des trois parties du monde susdites, seront ensemble sans aucun intervalle, et seront pareillement glorifiés. Ces trois mêmes psaumes signifient encore le triomphe sur le monde, sur la chair et sur le diable ; et, comme l’un ne s’obtient pas sans l’autre, c’est pour cela et avec raison que ces psaumes sont réunis ensemble.

XV. On demande encore pourquoi les deux psaumes précités, Deus, Deus meus et Deus misereatur, nostri, combinés ensemble, se disent avec une seule doxologie et avec une seule antienne ? C’est pour quatre raisons : 1° parce que le psaume Deus, Deus meus signifie la soif de Dieu ; dans le psaume Deus misereatur, etc., se trouve désignée la Trinité, comme on l’a dit ci-dessus. Cela a donc lieu pour désigner la soif de Dieu et le désir ardent d’être uni à lui ; 2° c’est pour marquer qu’avant la persécution de l’Antéchrist, le peuple croyant de la gentilité, désigné par le psaume Deus, Deus meus, et le peuple juif, revenu à la foi et désigné par le psaume Deus misereatur nostri, formeront un seul peuple dans la même foi, et qu’ensuite viendra la tribulation de l’Antéchrist, comme on l’a dit plus haut ; 3° parce que le premier psaume désigne l’amour de Dieu ; d’où vient qu’il est dit dans ce psaume : « Mon ame a eu soif de toi, etc. ; » et le second signifie l’amour du prochain ; d’où l’on voit dans ce psaume : « afin que nous connaissions que le salut que tu procures est pour toutes les nations. » Or, ces deux amours, de Dieu et du prochain, ont entre eux une telle connexion, que l’un ne peut subsister sans l’autre dans le cœur du chrétien ; 4° parce que la grâce que l’Eglise paraît pressentir dans le premier psaume ne lui est manifestement accordée que dans