Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cadavre, et ses membres se dessèchent dans la poussière. Le matin de l’éternité est le commencement de la gloire éternelle ; d’où ces paroles du Psalmiste : « Fais-moi entendre ce matin ta miséricorde, » c’est-à-dire la voix de ta miséricorde ; c’est-à-dire : « Venez les bénis de mon Père, etc. » Le matin de la prospérité mondaine est cette même prospérité ; d’où ces paroles du Psalmiste : « pour annoncer le matin ta miséricorde. » Entièrement occupé du salut de son ame, qu’il se lève le matin [du temps] pour la prière, afin qu’il puisse dire : « Le matin, je me tiendrai en ta présence et je te verrai, et tu exauceras ma prière le matin, » comme on le voit dans le premier psaume, Verba mea. Mais, comme sa prière n’a pas d’effet sans le matin du cœur, c’est-à-dire sans le commencement de la grâce, c’est pourquoi il dit : « Envoie-moi ta lumière ; » ce qui se trouve dans le deuxième psaume, Judica me, Deus, etc. ; mais, comme le matin du cœur dépend du matin de notre rédemption, c’est pourquoi il dit : exitus matutini, etc., qui se trouve dans le troisième psaume, Te decet. Mais comme, après avoir obtenu le matin du cœur, qui est produit par le matin de la rédemption, l’homme commence à devenir méprisable à ses propres yeux, alors suit le matin, sicut herba transeat, qui se trouve au quatrième psaume, Domine, refugium ; mais, comme plus il devient méprisable à ses propres yeux, plus il se rapproche du matin de l’éternité, c’est pourquoi il est dit : ce Seigneur, fais que j’entende le matin la voix de ta miséricorde, » ce qui se trouve au cinquième psaume. Domine, exaudi orationem meam ; et comme ceux-là seuls parviennent à ce résultat, qui louent Dieu dans l’adversité comme dans la prospérité, c’est pourquoi on ajoute : « pour annoncer le matin ta miséricorde, » comme on le voit au sixième psaume, Bonum est, etc.

XXIII. Les sept psaumes qui sont changés à chaque jour ouvrable, et les cantiques que l’on dit en ces jours, s’accordent entre eux et peuvent s’adapter très-bien à la durée du temps de