Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chant le quatrième il est dit : « Si quelqu’un se donne beaucoup de peine pour trouver un guide qui le conduise devant quelque roi mortel et qui plaide sa cause devant ce roi, à combien plus forte raison ne doit-on pas honorer les guides du genre humain, qui intercèdent pour nous auprès de Dieu, en leur érigeant des temples et en vénérant leur mémoire ? » Le même Jean Damascène donne également quatre raisons du prix inestimable de leurs corps. En effet, les corps eux-mêmes des saints ont été les sanctuaires de Dieu, le temple du Christ, le vase renfermant le parfum spirituel des sources d’eaux vives. Saint Augustin donne une cinquième raison, savoir ; c’est qu’ils sont l’organe de l’Esprit saint. Sur la première qualité il est dit : « Car ils sont les sanctuaires de Dieu, les cénacles de l’Esprit saint. » Sur la seconde : « Car Dieu a habité dans leurs corps par l’intellect ou intelligence ; » d’où vient que l’Apôtre dit : « Ne savez-vous pas que vos corps sont les temples de l’Esprit saint ? » Or, Dieu est esprit : il faut donc honorer les temples animés de Dieu ; si l’homme se réjouit de la construction des murs, Dieu, de son côté, se réjouit de la conversion des saints ; d’où le psaume : « Seigneur, j’ai chéri la splendeur de ta maison ; » la splendeur, savoir celle que lui donne, non la diversité des marbres, mais la variété des grâces. Sur la troisième il dit : « Si l’eau s’est échappée du rocher pour couler dans le désert, si elle a jailli de la mâchoire d’un âne pour apaiser la soif de Samson, il n’est pas incroyable qu’un parfum odoriférant ne s’échappe des reliques des martyrs, et que la vertu des saints ne coule pour désaltérer ceux qui ont soif du Seigneur. » Sur la quatrième il dit : « Car ces saints vivent dans la vérité, se tiennent auprès de Dieu par leur libre présence ; et le Christ dominateur nous a donné les sources salutaires de ses saints, leurs reliques qui, semblables à un ruisseau qui féconde la terre, nous comblent de bienfaits qui se présentent sous mille formes diverses. » Touchant la cinquième saint Augustin dit, dans le livre de la Cité de Dieu : « Il