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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/12

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ne faut point mépriser, mais au contraire honorer beaucoup les corps des saints, dont l’Esprit saint s’est servi comme d’organes pour opérer tout bien, lorsqu’ils étaient sur la terre ; » d’où vient que l’Apôtre dit : « Est-ce que vous voulez éprouver la puissance de Jésus-Christ qui parle par ma bouche ? » De son côté, le bienheureux Ambroise dit dans l’Hexaméron : « Ce qu’il y a de plus précieux, c’est que l’homme soit l’organe de la voix divine et que les lèvres de son corps expriment les célestes oracles. »

IV. Or, il y a dans le Nouveau-Testament quatre genres différents de saints que nous honorons pendant le cours de l’année. En effet, il y a les apôtres, les martyrs, les confesseurs et les vierges ; et ils sont désignés, d’après Raban, par les quatre parties du monde. L’orient marque les apôtres, le midi les martyrs, l’aquilon les confesseurs, et l’occident les vierges.

V. Mais, bien que l’on doive célébrer les festivités des Saints et construire des autels en leur mémoire, cependant nous ne devons sacrifier à aucun d’eux, ni même aux anges : nous ne devons le sacrifice qu’à Dieu seul. Car jamais prélat, dans les lieux où se trouvent les corps des saints, jamais prélat, se tenant à l’autel, n’a dit : « Nous t’offrons ce sacrifice (Offerimus tibi), Pierre, Paul ou Cyprien ; » mais ce qui est offert, est offert à Dieu qui a couronné les saints, en mémoire de ceux qu’il a couronnés, afin que l’affection qu’ils ont pour leurs propres corps ait pour effet d’augmenter à notre profit la charité des saints que nous voulons imiter et l’amour de celui par qui nous pouvons être secourus. Car ni les saints, ni les anges ne veulent que nous leur rendions le culte de Latrie qu’ils savent n’être dû qu’à Dieu seul. C’est pourquoi Paul et Barnabé, voyant que certaines personnes, impressionnées par les miracles qu’ils faisaient, voulaient leur offrir des sacrifices comme à des dieux, déchirèrent leurs vêtements en confessant qu’ils n’étaient que des hommes mortels et non des dieux, et