Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/114

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ceux qui voient Celui qui voit tout ? » 11 en est cependant d’autres qui disent qn’ils savent tout ce qui leur est nécessaire et pas autre chose ; d’où vient qu’Isaïe dit, dans la personne du peuple affligé : « Abraham, notre père, a ignoré ces choses » (XIII, q. II, De mortuis).

XXV. Mais les morts s’occupent-ils des vivants ? Saint Augustin s’étend sur ce sujet dans son livre « Sur le soin que l’on doit avoir des morts, » comme il le dit encore (XIII, q. ii, Fatendum). Beaucoup croient qu’il est des morts qui, soit en songe, soit de quelque autre manière, apparaissent aux vivants, et que souvent ils les ont avertis de l’endroit où leur corps était inhumé, ou de leur construire des sépulcres et d’autres choses innombrables. Et on trouve que ceci est vrai dans les Dialogues de Grégoire et dans d’autres écrits, authentiques pour la plupart. Cependant, comme le dit le même saint Augustin dans le livre précité, quoique les morts paraissent dire et demander de pareilles choses en songe, il ne faut pas penser, à cause de cela, que ces choses soient la réalité : car les vivants aussi, pour la plupart du temps, apparaissent en songe à ceux qui sont plongés dans le sommeil, tandis qu’eux-mêmes ignorent qu’ils apparaissent, quand ils entendent dire de ceux qui ont eu ces songes qu’il les avaient vus faire ou dire quelque chose en songe. D’où vient, comme il le dit, qu’il faut croire que ce sont des opérations des anges, qui, par une disposition de la Providence divine, servent à apporter quelque consolation aux vivants ; car le Concile d’Ancyre (XXVI, q. x, Episcopi, in princ.) dit que la plupart sont souvent trompés par les illusions et les fantômes produits par les démons.

XXVI. L’office des morts est l’imitation complète des trois jours de la sépulture du Christ ; car, comme dans ces trois jours, de même dans cet office nous supprimons tous les cantiques de louange et toute solennité. Car, à la messe, nous ne demandons pas les bénédictions de l’évêque et nous ne disons pas l’Agenda : Domine, labia mea aperies, etc., ni Deus, in