Aller au contenu

Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs cheveux et portent encore des vêtements noirs, afin que, par la couleur noire et leur douleur, ils paraissent être ensevelis avec le mort qu’ils regrettent.

XLIII. On peut encore demander ici si les morts parlent et ont une voix ; et il paraît que oui, d’après cette parole du Prophète : « Les louanges et les chants d’allégresse sont dans leur bouche. » Le pape Hormisdas (i, d., Si quis diaconus) dit que ceux pour lesquels nous aurons eu une fausse indulgence nous accuseront devant le tribunal du Christ ; et le bienheureux Augustin (XIII, q. ii, Faciendum) dit que les défunts qui ne savent pas ce qui se passe sur la terre au moment où les choses se passent, l’apprennent ensuite de ceux qui, en mourant, s’éloignent de cette terre. Mais l’Apôtre semble dire le contraire, lorsqu’il dit que « alors les langues cesseront ; » et le Psalmiste, que « les morts ne loueront pas le Seigneur. » Et remarque, selon saint Augustin, que pendant le temps qui se trouve entre la mort de l’homme et la dernière résurrection, les âmes habitent des lieux cachés, c’est-à-dire cachés à nos yeux. Enfin remarque, selon maître Jean Beleth, que les anciens avaient coutume de dire que, quand les âmes des hommes sont renfermées dans leurs corps, on les appelle âmes ; dans les enfers, mânes ; dans les cieux, esprits. Quand les morts étaient nouvellement ensevelis, ou quand l’esprit errait autour des sépultures, ils l’appelaient ombre. D’où le Psalmiste dit : « Quand je marcherais au sein des ombres de la mort, je ne craindrais aucun mal, puisque tu es avec moi. » C’est pourquoi alors ils plaçaient du pain et du vin sur les tombeaux des morts, comme il a été dit au chapitre de la Chaire de saint Pierre.

XLIV. A la messe des morts, on dit quelquefois l’épître Vir fortissimus Judas (II Machab., c. xii) ; quelquefois aussi, Nolumus vos ignorare de dormientibus sicut et cœteri qui spem non habent (I Thessal., c. iv) ; d’autres fois, Audivi vocem de cœlo ( Apoc, c. xiv) ; d’autres fois aussi, Ecce mysterimn vobis dico (I Cor., c. xvi). On dit quelquefois l’évangile Amen dico