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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/167

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la réunion des deux tiers des moments, qui de quatre en quatre ans constituent un jour qu’on appelle bissextile.

XIX. De plus, selon saint Isidore, chaque année s’accroît du quart de l’as, assis, ou bien du quart de 11/12, dont se composait la livre romaine. Et remarquons ici que l’as se prend pour divers objets susceptibles de division ; ici c’est une subdivision du temps, et un as signifie un jour. Et lorsque, la quatrième année ou au bout de quatre ans, l’as a été complété, c’est-à-dire qu’on a obtenu les 4/4 de 11/12 ou les quatre quarts d’un jour, on obtient un jour bissextile ; et c’est pour cela que tous les quatre ans on ajoute un jour bissextile. Or, selon le même saint Isidore, ce mot vient de bis sexies ; six multipliés par deux donnent douze, ce qui constitue l’as, qui est un jour. (Si saint Isidore veut parler de l’as comme poids et mesure, et qui, s’appliquant à la division du temps, peut en ce sens signifier un jour, il faut sous-entendre, après bis sexies, le mot heures, au lieu du mot onces. Peut-être aussi faut-il entendre le mot as pour le nombre six, comme faisait Pythagore ; mais alors les jours seraient de vingt-quatre heures, tandis qu’ici saint Isidore semble parler d’un jour de douze heures, bis sexies.)

En quel lieu du calendrier doit-on placer ce jour ? C’est ce que déclarent les deux vers suivants :

Bissextum sextœ Martis, tenuere Calendœ.
Posteriore die, celebrantur festa Mathiœ.


C’est-à-dire que sur la lettre où, dans le calendrier, se trouve le sixième des calendes de mars, on doit placer le jour bissextile, et alors nous nous tenons ou nous demeurons deux jours sur cette lettre, et la fête de saint Mathias, qui devrait être célébrée en ce jour, c’est-à-dire le vingt-quatre février, est remise au jour suivant, de telle sorte cependant qu’entre la fête et la vigile il n’y ait aucun intervalle (Extra De verborum signis quœsivit). Toutefois il n’importe point que la fête ait lieu le premier ou le second des jours précités ; mais en cela on doit