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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/174

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luna en latin. Chez les Grecs, les mois légitimes ne sont pas comptés par le cercle du soleil, mais par le cours de la lune, ce qui a lieu de l’heure de none à l’heure de none (de neuf en neuf heures).

II. Or, l’année est partagée en douze mois, parce que le soleil, en parcourant le Zodiaque, passe par douze régions de signes, où il demeure l’espace de douze mois. Cependant Romulus voulut qu’il n’y eût seulement que dix mois dans l’année, en commençant par le mois de mars, qu’il consacra à Mars, dieu de la guerre, qu’il croyait être son père ; ce qui a fait dire à Ovide, dans le premier livre des Fastes :

Tempora degereret, cum conditor urbis, in annum
Instituit menses quinque bis esse suos.

« Il vivait lorsque le fondateur de la ville établit que l’année aurait deux fois cinq mois. »

III. Mais Numa Pompilius, voyant que l’année était incomplète par ce nombre de dix mois, y en ajouta deux, au commencement, savoir janvier et février. Janvier, januarius, se dit de janua, porte (LXXXI, d. i, Jejunium), parce que, de même que c’est par la porte que nous entrons dans une maison, ainsi c’est par le mois de janvier que nous entrons dans l’année, car c’est le seuil ou le commencement de l’année ; ou bien janvier, januarius, se dit du dieu Janus (a Jano), que les anciens disaient être le principe et la fin de toutes choses. En effet, ce mois lui fut consacré par les Gentils ; de là vient que ce même Janus est représenté avec un double visage, pour désigner qu’il est le commencement et la fin de l’année. Nous avons parlé de cela dans la sixième partie, au chapitre de la Circoncision.

IV. Février, februarius, se dit des fièvres (a febribus), qui alors se contractent facilement, ou bien a februis, c’est-à-dire a purgationibus, des purifications. Or, les februœ sont des offrandes faites pour les morts. Les Romains, en ce mois, faisaient la mémoire des âmes et les purifiaient, en célébrant les funé-