Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/199

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III. On peut encore trouver l’épacte d’une autre manière. On compte, au moyen des trois articulations du pouce, la somme qui reste de la division précitée. Si le nombre se termine à la première jointure, on doit retrancher un du nombre lui-même ; si c’est à la seconde, on doit ajouter neuf ; si c’est à la troisième, on doit ajouter dix-neuf, et la somme provenant de ces nombres est l’épacte, si elle ne dépasse pas trente ; sinon, on néglige les trente, et le reste est l’épacte ; d’où ce vers :

Deme unum, post adde novem ; post dena novemque.
Retranche un, puis ajoute neuf ; ensuite dix-neuf.

Quand l’épacte est trouvée, nous devons la réunir aux nombres réguliers du mois dont nous voulons trouver la lune, et la somme qui en proviendra sera la lune ou le quantième de la lune dans les calendes de ce mois, pourvu qu’elle ne dépasse pas trente ; si elle dépasse trente, l’excédant de trente sera l’âge de la lune ; et si la somme est trente dans les calendes du mois, trente sera l’âge de la lune. S’il n’y a pas d’épacte, par exemple dans la première année du cycle lunaire ; pour trouver la lune, le nombre régulier suffit ; mais comme le système épactal trompe quelquefois, à cause de l’embolisme ou saut de la lune, c’est pourquoi parlons brièvement de l’embolisme.


CHAPITRE X.
DE L’EMBOLISME.


I. Touchant l’embolisme ou saut de la lune, il faut remarquer que Embolismos, en grec, se dit en latin super augmentum, augmentation en plus, ou bien super excrescentia, excédant de l’année solaire sur l’année lunaire. Comme donc l’année solaire excède l’année lunaire de onze jours, c’est cet excédant qui forme les sept lunaisons dans les dix-neuf ans du cycle lu-