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Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/28

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dit l’Apôtre : « De même qu’une autre diffère d’une étoile en clarté, ainsi en sera-t-il à la résurrection des morts. » Or, comme, selon le bienheureux Denys, la hiérarchie ecclésiastique représente en quelque sorte en ses actions et ordonnances la hiérarchie céleste, dans laquelle les saints sont disposés suivant la diversité de leurs mérites, c’est pour figurer cela que l’on trouve dans notre sainte Église la variété des divers offices.

XXXIV. Or, quelles fêtes doit-on appeler doubles en totalité ; quelles sont celles que l’on doit appeler semi-doubles ? C’est ce qui ressort évidemment de l’intelligence mystique. Car, d’après les saints Pères, la vision de Dieu sera la récompense des bienheureux. Or, cette vision sera plus grande ou plus petite, suivant que sur la terre ils auront plus ou moins progressé dans la charité, qui est la racine et la source de tous les mérites. Cependant il y a quelques mérites spéciaux d’après lesquels, dans la gloire future, quelques récompenses spéciales seront accordées à ceux qui auront des mérites spéciaux. Ainsi une récompense spéciale et plus excellente (super essentiale) sera accordée aux martyrs, aux docteurs et aux vierges, laquelle récompense est dite auréole. Ainsi, quant à cela, quelques saints auront une double récompense, savoir l’essentielle, que l’on appelle la vision de Dieu, et l’accidentelle, qui est l’auréole. Et, d’après cela, les fêtes des saints peuvent être dites majeures ou mineures, c’est-à-dire où l’on peut trouver plus ou moins de motifs de récompense. Comme donc la bienheureuse Vierge jouit d’une récompense plus excellente que tous les autres saints quant à la récompense essentielle, et que les motifs de récompense accidentelle lui conviennent également, c’est pourquoi sa fête est dite entièrement double. Il en est de même des festivités établies en l’honneur du Christ. Or, comme après eux les anges occupent le premier degré, après viennent les apôtres et les martyrs, puis les autres ; c’est pour cela que, selon leur plus grand ou plus petit nombre de récompenses, essentielles et accidentelles, leur fête doit être par suite célébrée.