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CHAPITRE V.
DE SAINT JULIEN (3).


I. Ce Julien, dont la fête se célèbre le v des calendes de février, fut évêque du Mans. On dit qu’il était ce même Simon que le Seigneur guérit de la lèpre et qui invita Dieu à un festin. On dit encore qu’il est ce Julien que les voyageurs invoquent pour trouver un bon gîte, parce que le Seigneur reçut l’hospitalité dans sa maison. D’autres disent qu’il fut ce Julien qui tua son père et sa mère et dont on rapporte ce qui suit : « il y eut encore un autre Julien, originaire d’Allemagne, qui, brûlant de souffrir le martyre, se présentait de lui-même aux persécuteurs, ce qui fit que le proconsul Crispinus ordonna qu’on le mît à mort. En entendant cette sentence, Julien aussitôt s’élança dehors, se présenta intrépidement au bourreau et reçut aussitôt le coup mortel. » Il y eut en outre un autre Julien, frère du bienheureux Julien qui, avec la permission de l’empereur Théodose, renversait avec son frère les temples des idoles, et à la parole duquel un homme qui faisait le mort sur un chariot mourut en réalité. Il y eut encore un quatrième Julien qui, sans le savoir, tua son père et sa mère ; puis, après une longue pénitence, il reçut sous la forme d’un lépreux mendiant un ange dans sa maison, et mérita d’entendre de sa bouche que le Seigneur avait agréé sa pénitence. Il y eut encore un cinquième Julien qui, loin d’être un saint, fut le plus scélérat des apostats. D’abord moine, il fut ensuite empereur romain, comme on le dira à la fête de l’Invention de la sainte Croix.