Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/83

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CHAPITRE XXIII.
DE SAINT LAURENT.


I. Le bienheureux Laurent a une vigile, parce qu’après le bienheureux Etienne il possède la primauté parmi les autres martyrs, non pas qu’il ait supporté un plus grand supplice que les autres ; car un grand nombre, comme saint Vincent et le bienheureux Grégoire, souffrirent autant que lui ; mais, à cause de l’office de la prédication et du lieu de son martyre, qui fut à Rome, et à cause de sa bonne administration des trésors de l’Église.

II. C’est pourquoi l’introït de sa vigile est : Dispersit, dedit pauperibus. Le jour, il a un office propre, savoir : Confessio et pulchritudo, etc. ; et on dit cela, parce qu’il fut brûlé sur un gril et élevé, pour avoir confessé la foi ; et sa sainteté s’est manifestée, lorsqu’il n’a pas craint de souffrir ce supplice pour le Christ. Or, comme il était rempli d’allégresse au milieu des tourments, et qu’il chantait les louanges de Dieu, c’est pourquoi suit le verset Cantate Domino canticum novum. Dans cette collecte : Da nobis, quœsumus, Domine, etc., l’Église prie et demande à être délivrée par le Seigneur du feu des vices, et à ce que ses vices soient anéantis en elle, comme le bienheureux Laurent fut délivré du feu des tourments ; ce qui fait qu’il disait au tyran : « Apprends, malheureux, combien est grande la vertu de Dieu ; car ces charbons, loin de me causer de la douleur, me procurent du rafraîchissement. » Dans l’épître Qui parci (II Corinth., chap. vi), il s’agit de l’aumône qu’on doit faire aux pauvres, précepte que remplit avec exactitude le bienheureux Laurent, qui donna aux pauvres les trésors de l’Église ; et, afin que nous l’imitions en cela, on dit ces mots : Justitia ejus manet in seculum seculi. Le répons à