Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/141

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— Du moins, reprit Louis, d’après ce qu’il m’a dit de vous !…

— Ah ! monsieur l’a vu ? quand donc ? Il vous a parlé de moi ? Oh ! qu’il est malin !

— J’ai remarqué qu’il n’est pas aussi pauvre que vous le dites, Euronique.

— Le menteur !

— Son musée vaut de l’argent. Sa maison est grande et jolie.

— Voilà-t-il pas ! s’écria Euronique d’un ton qui prouvait encore que Cardonchas ne lui était pas indifférent. Moi aussi j’ai une maison.

— Eh bien ! deux maisons, cela ne ferait pas mal pour un seul ménage.

— Comment monsieur a-t-il dit cela ? demanda Euronique d’un air malin.

— Je dis qu’on pourrait bien réunir les deux maisons.

— Quel sacripant ! reprit la vieille servante, ma maison vaut plus que la sienne, le vieux voleur !

— Je ne sais pas trop… son musée…

— Ses plâtras ! j’aimerais mieux de bonnes vignes.

— Si le département lui achetait cependant un jour ses plâtras pour quelques bons billets de banque.

— Vous connaissez le préfet ? dit vivement Euronique, en manière de subite réflexion. Eh bien ! faites-lui acheter le musée s’il a tant de valeur.

— Oui, je connais le préfet, eh bien ? dit-il, mentant sans scrupule.

— Qu’est-ce qu’il en dit, le préfet, du musée du vieux fou ?

— Il le trouve très-curieux, répliqua Louis qui avait envie de rire.