Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/175

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essayait de la réconforter. Enfin Cardonchas arriva. Il fut reçu d’abord par Louis, les deux femmes étant renfermées dans la chambre de travail. Le petit archéologue avait l’air fort renfrogné.

— Puis-je parler à la vieille ? demanda-t-il au jeune homme.

Aussitôt la porte s’ouvrit brusquement, et Euronique se précipita vers lui.

— Vous pouvez bien vous en retourner chez vous, mal appris ! cria-t-elle. Est-ce que je suis à vos caprices, moi ? Si vous ne voulez pas apprendre la politesse, moi, je ne suis pas faite pour qu’on me manque !

— Allons, la voilà aussi, celle-là ! dit Cardonchas en fronçant le sourcil. Si l’on se met à m’ennuyer de tous les côtés, j’envoie le mariage au diable !

— Eh ! allez-y vous-même !

— Ah ! interrompit Lévise avec une certaine adresse, voyez-vous, mademoiselle Euronique, je me doutais bien que si M. Cardonchas n’était pas venu, c’est qu’il avait eu des ennuis !

— Oui, oui, il s’est marié avec la bouteille, le vieux ivrogne, il est tout égaré, reprit Euronique qui évidemment avait envie de donner un gros soufflet au petit homme.

Celui-ci répondit avec colère :

— À bas la langue, donc une bonne fois, bec de pie ! Elle fait plus de bruit à elle seule que Mâcheron et le père Lapotte.

— C’est cela il s’est grisé avec ses braillards. Je voudrais qu’on le mette aux galères ! dit Euronique.

— Eh ! j’y suis déjà aux galères en entendant votre maudit bec !

Louis, qui commençait à deviner la source du mal, fit