Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/200

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tenir Lévise et de prétendre que sa position était toute simple. Il ne cédait ordinairement à l’influence de Guillaume qu’après une certaine résistance.

— Tu tombes ici sans rien savoir, reprit-il plus tranquillement, et au premier mot tu brises tout. Lévise est en place ! eh bien ! nous avions parlé souvent de l’y mettre. On n’a pas toujours le choix quand l’occasion se présente.

— Bon, interrompit Guillaume, de ce que je ne crie plus, il ne faut pas croire que j’en suis plus content. Je te dis que je veux éclaircir tout cela. Et tu viendras avec moi. La première chose à faire, c’est de parler à Lévise, ajouta-t-il, impérieux.

— Eh bien ! oui, j’irai ! dit Volusien affectant de lever les épaules.

— Aujourd’hui !

— Oui, aujourd’hui ! mais pas de méchante affaire ! nous en avons eu assez sur le dos.

— Toi ! tu ne m’as pas l’air bien sur dans ta peau ! reprit Guillaume en le regardant avec attention ; que l’affaire soit méchante ou bonne, il faudra que tu marches avec moi, si tu as un peu de sang dans les veines ! Tu m’entends bien, tu m’as dit qu’elle avait trouvé son pain, il s’agit de savoir si tu peux en manger, de ce pain-là.

— Eh ! tonnerre… dit Volusien, je saurai bien ce que j’ai à faire, mais si tu es à moitié fou, je te promets que je ne lèverai pas le petit doigt pour que Lévise se marie avec toi.

— Moi, ou pas d’autre ! s’écria le braconnier avec force. Viens-nous-en au petit cabaret de la Bossemartin, j’ai faim. Ensuite on ira trouver Lévise. Si elle est innocente, tant mieux.

Le droit que le beau Guillaume s’arrogeait sur Lévise