Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/220

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Louis regarda la femme avec tant de défiance et de mécontentement qu’elle craignit qu’il ne s’en prît à elle et, reculant tout doucement, tourna les talons, puis décampa à grands pas ! Louis fut encore plus alarmé par ce brusque départ.

Enfin Lévise arriva. Dès qu’il la vit de loin, il s’empressa de rentrer, mû par un reste de mauvaise humeur, pour qu’elle ne crût pas qu’il était enchaîné à ses moindres pas ou gestes. Lévise revenait sous l’impression de la vivacité de la lutte. Elle avait l’air dur et contrarié.

— D’où viens-tu donc ? dit sèchement Louis en qui bouillonnait la rancune de s’être inquiété peut-être pour rien.

— Ne t’en occupe pas ! cela ne te regarde pas ! répondit-elle très-vivement.

— Comment ! mais je veux le savoir.

— J’ai tout arrangé. On ne recommencera plus, voilà tout ! ajouta Lévise, sans que Louis pût comprendre si elle cherchait à l’exciter ou à le tranquilliser.

— Mais qu’est-il arrivé ? Il faut que tu me le dises ! recommença Louis impérieux, tout échauffé, la tête en feu.

— Ce sont mes affaires, tout est fini, tu n’as à t’inquiéter de rien.

— Tu as eu une querelle ! s’écria le jeune homme plein d’angoisse.

— Mais non ! peu importe ! répliqua Lévise.

— À quoi bon ces demi-mots ? Qu’est-ce qu’on ne recommencera plus ? Tes affaires sont les miennes, je ne veux pas que tu me caches ce qui m’intéresse.

— Non ! ça ne t’intéresse pas, répondit Lévise d’un ton décidé, comme pour lui imposer silence.

— Il est étrange, dit-il en s’emportant, que tu te per-