Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/236

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ler près du lit et de secouer Louis par l’épaule pour le supplier de la plaindre, de lui dire quelques bonnes paroles, de la rassurer. Il est heureux ! pensait-elle, ah ! que je garde au moins la force de ne pas le tourmenter en lui racontant la lâcheté de Guillaume. Il serait plus malheureux que moi. Et puis ils me le tueraient peut-être !

Ni la fuite, ni les larmes de Lévise n’avaient apaisé les braconniers. Bien qu’il pensât qu’elle le méritait, Volusien avait ressenti jusqu’au fond du cœur le traitement ignoble infligé à sa sœur. Il s’était de nouveau jeté devant Guillaume qui allait la poursuivre.

— Laisse-moi, laisse moi ! mugissait celui-ci, je te dis qu’il faut la tuer. Je veux entrer là-dedans !

Volusien fut obligé de lutter avec lui pour l’arrêter.

— Non, non, lui dit-il, tu ne sais plus ce que tu fais. Je ne veux pas de mauvais coups. Va-t’en, cela me regarde, moi, son frère. Je vais y aller encore une fois. Et puis si on ne me répond pas comme il faut à ce que je demande, je te laisserai faire. Mais va-t’en, je ne veux pas que tu t’en mêles dans ce moment-ci. Tu nous feras couper le cou ! On te tirerait de là-dedans un coup de fusil que tu serais encore dans ton tort !

— Mais si tu avais du cœur, tu l’aurais étendue sur la place et puis l’autre après ! dit Guillaume.

— Enfin dit Volusien qui le tenait au collet, si tu ne veux pas partir et aller m’attendre chez moi, je reste là tant que tu y resteras et je ne te lâche pas !

Enfin Guillaume, après quelques efforts inutiles pour se dégager, répondit en haussant les épaules :

— Voyons, lâche-moi, mon parti est pris maintenant. Quoi que tu fasses, j’exécuterai ce que j’ai dans l’idée·

— Quoi ? demanda Volusien.