Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/267

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lieu d’une auréole ! Cœurs amoureux, que tout est sombre et que tout est splendide selon que vous doutez ou que vous croyez !

— Viens donc ! dit-il avec une tendresse ravivée et plus grande que jamais, viens donc, pauvre enfant que tu es. Ai-je jamais douté de toi ? Ai-je jamais voulu autre chose que t’effrayer pour mieux voir comme tu m’aimes, pour savoir ce que tu penses et te forcer à dire ce que tu me cachais. Tu voulais te noyer et je ne l’aurais pas su ! Je vais pouvoir te délivrer de cette affreuse idée.

— Oh ! dit Lévise pour le rassurer de son côté, je n’y pensais pas tous les jours…

— Une seule fois, c’est déjà trop… mais, ajouta-t-il d’une voix passionnée, pressante, en échange de la peur que je viens de te causer, fais-moi une promesse…

— Laquelle ?

— Celle de te marier avec moi… me le promets-tu ?

Cette fois, le jeune homme réparait presque ses torts. Il mettait une grâce délicate à supposer qu’il recevait de Lévise la faveur que seul il avait le pouvoir de donner.

— Il le faut ! reprit-il, sinon je croirai que tu ne me pardonnes pas une secousse qui a été plus forte que je ne l’avais « calculé ». Je veux ce mariage ! Et, ajouta-t-il, il y a longtemps qu’il devrait être fait.

— Ah ! dit Lévise tremblante devant la grandeur d’une telle félicité, tu ne peux pas m’épouser, je ne suis pas à ton rang.

— Tu seras donc toujours la même ! s’écria Louis, une trop modeste et trop défiante créature ! Je t’épouserai de force, continua-t-il en souriant, tu ne me refuseras pas la seule chose qui puisse me rendre heureux.

— Pour toi, je le veux bien ! dit Lévise naïvement, mais c’est mal de ma part. Je ne le devrais pas. Ce n’est