Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/278

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Et comme il voyait Lévise sourire, envoyer des regards doux et tendres à Louis, il suivait avec une haine froide tous ces mouvements, en pensant : Combien sera-ce payé tout cela ? avant peu, vous ne vous regarderez plus ainsi, avant peu, toi Lévise, tu ne feras plus toutes ces grâces ! et l’autre ne s’en régalera plus !

À la fin, il dit à Volusien avec une fureur qui lui fit lâcher un éclat de voix : L’occasion aurait été belle ! si j’étais sûr d’en venir à bout avec des pierres !… Si je leur criais que je suis là ! au moins pour les voir grimacer de peur ! Je ne veux pas qu’il soient si tranquilles !

À ce moment, Louis et Lévise entendirent quelque chose, non pas nettement, mais le bruit dans les arbres ne leur sembla pas naturel.

— Il y a quelqu’un dans le petit bois ! s’écria Lévise en se dressant.

— Non, répondit Louis en venant à la fenêtre et cherchant à pénétrer l’obscurité.

Volusien avait mis sa main sur le bras de Guillaume pour le faire taire et le retenir.

— C’est un chat ou un chien ! dit Louis.

— C’est égal, ferme la fenêtre, reprit Lévise instamment.

Et comme Louis restait toujours penché elle se leva, et ferma les volets.

— Je tremblerai toujours tant que nous resterons ici, dit-elle.

— J’ai presque envie de tirer sur le taillis, dit Louis, gagné par l’inquiétude, mais il haussa les épaules et ajouta : Ce serait trop ridicule, en vérité.

Guillaume jura tout bas, puis Volusien et lui se dégagèrent du taillis à pas de loup et regagnèrent le chemin.

— Il était impossible d’être mieux placés, dit Guillaume