Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Quelles ont donc été les paroles de Hillegrin ?

— Je ne me les rappelle plus, dit Louis, mais maintenant je reconnais qu’elles étaient telles qu’on devait les attendre de l’éducation de celui qui les prononçait.

On demanda à Volusien comment il avait invité Louis à épouser sa sœur.

— Je lui ai dit qu’il l’épouse, répondit naïvement celui-ci, et il m’a mis à la porte. Ce que venait de dire Louis le confondait. Volusien n’avait plus de pensée !

— Vous avez, dit-on à Louis, manqué de prudence, de sang-froid et de raisonnement. Vous avez semblé prendre à plaisir de provoquer tout un village, vous n’avez pas même respecté le lieu consacré au culte.

Il reconnut cette sorte de provocation. Il reconnut qu’il avait porté le premier coup de bâton dans la lutte avec Guillaume sur la route.

On lui demanda s’il y avait eu des menaces de mort ou paroles indiquant une préméditation de la part des braconniers.

Il répondit n’en point connaître.

Le président termina avec lui par ces mots : Vous avez reçu, monsieur, une bien cruelle leçon. Il est triste que vous n’ayez pas vu plus tôt où conduisent les égarements des passions !

Louis se retira épuisé. Malheureusement il dut rester, le cas pouvant se présenter où l’interrogatoire des prévenus exigerait qu’on lui fît de nouvelles questions.

Les braconniers ne comprirent pas la générosité de Louis. Du reste, ils assistèrent silencieux à toutes les dépositions. Elles étaient d’accord avec leurs aveux, avec celle même du capitaine, qui les chargeait le plus.

Pourtant Guillaume s’écria deux ou trois fois : À quoi sert-il de dire tout cela ? On le sait !