Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/100

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n’avait qu’une crainte, celle de ne plus être assez riche pour faire une belle affaire.

Voilà pourquoi il ouvrit son cœur à son ami, en lui demandant comme un suppliant si la raison et la prudence défendaient absolument de risquer cette épave.

Mais M. Niflart lui prouva victorieusement qu’on ne risquait rien ; il fut affectueux, délicat, plein de raison pratique, au point d’enthousiasmer M. du Quesnoy qui se dit en le quittant « C’est à rendre jaloux de ces gens qui ne sont pas du monde. »

On convint qu’avant de partir M. du Quesnoy remettrait à Niflart ses pouvoirs pour disposer de tout ou partie de sa fortune, selon les besoins de l’action.

Et pendant une quinzaine de jours, en effet, il se rédigea une quantité de papiers timbrés, lettres, contre-lettres, qu’ils s’envoyaient du matin au soir.

Ce même jour, Rose et la vicomtesse resserrèrent pour ainsi dire solennellement les liens de leur union contre Françoise.

— Eh ! mais, dit Laure, qu’avez-vous donc, Rose, vous êtes un peu changée ?

— Votre belle-sœur, répliqua Rose, ne vous a-t-elle point mise à la porte, il y a peu de jours ?

— Cela peut s’appeler ainsi, si l’on veut, dit la vicomtesse en pinçant les lèvres ; mais pourquoi revenir là-dessus ?

— C’est que cette charmante personne m’en a fait autant.

Le visage de Laure parut dire : Eh bien, vous pouviez peut-être vous y attendre. Rose vit la nécessité