Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/101

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de tourner plus adroitement son discours. Elle pensait pourtant avoir frappé juste, ce qui était vrai, ce souvenir étant dur à la vicomtesse.

Alors elle affirma à celle-ci que Françoise l’attaquait sans cesse, elle chercha à l’aiguillonner, voulant la pousser à amener une séparation entre Joachim et sa femme, en se servant par exemple des prétendues indiscrétions du marquis.

Étant bien seules toutes deux et n’ayant pas de scrupules vis-à-vis l’une de l’autre dans le langage, il n’y eut pas d’abominations que les deux femmes ne dirent contre leur ennemie. Mais il fallut, malgré tout, remettre à l’avenir, à l’occasion, le moment d’agir efficacement contre elle.

D’ailleurs, après cette séance avec Mme  d’Archeranges, la vicomtesse réfléchit et repoussa le projet d’une séparation entre Joachim et sa femme, se préparant seulement à faire le plus de mal possible à sa belle-sœur, mais non ouvertement et surtout sans éclat. Françoise lui faisait un peu peur, après tout, et l’exécution accomplie sur Rose ne diminuait pas ce certain respect que ressentait Laure. La vicomtesse avait pour Mme  d’Archeranges une affection sans estime, et au fond elle n’éprouvait pas une grande commisération pour l’échec de celle-ci.

Ce même jour encore, Charles de Bertiny était étendu sur son lit, en proie à la fièvre, gravement blessé et livré aux soins d’étrangers, car sa sœur ne voulait plus le revoir.

Il était sorti étourdi, fou, sans voir, sans entendre.