Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ce fut comme un coup de vent frais et léger survenant à travers un air accablant.

Il est rare qu’une femme souffre qu’on la ramène d’un terrain sérieux aux choses légères, mais cette fois le besoin de se détendre l’âme et les nerfs était général. Ce fut un réveil.

On parla donc ensuite de livres, de musique, de gens qu’on connaissait, mais ce ne fut qu’au bout de près de deux heures qu’Allart partit, stupéfait de la rapidité avec laquelle le temps avait passé.

— Je le croyais plus beau, dit Mlle Guay.

— Tu ne l’as pas bien regardé.

— Mais il est très aimable. Tu devrais le faire déjeuner avec nous un de ces jours.

— Ce n’est pas encore un assez ancien ami.

— Fais qu’il le devienne vite !

Françoise ne répondant pas, Charlotte s’aperçut avec étonnement qu’elle avait des larmes dans les yeux.

— Qu’as-tu donc ?

— Ah s’écria Mme du Quesnoy en se jetant soudainement à son cou il n’y aura jamais de bonheur possible pour moi.

Et elle pleura beaucoup.

— Tu es folle, dit Mlle Guay ne comprenant pas très bien les sentiments qui agitaient Mme du Quesnoy et ne sachant comment la calmer.

— Oh ! j’ai envie de fuir, reprit celle-ci, il ne faut plus que je le revoie.

— Comment, après tout ce que vous vous êtes dit tous les deux ?