Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/118

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vous ne croyiez pas à mon profond respect, et cependant j’affirme que vous êtes la personne que je respecte le plus au monde. Ne voyez, je vous en supplie, aucune importunité dans ma démarche. Je ne puis résister au désir, à l’absolue nécessité de parler encore avec vous, madame, après la visite que j’ai eu l’honneur de vous faire et qui me laisse tout vibrant encore des grandes émotions que j’ai éprouvées.

« Autrefois, madame, alors que vous étiez Mlle  Guyons, je comptais, au moment où une catastrophe m’a éloigné pour longtemps de Paris, solliciter votre main. C’est un souvenir à moi personnel qu’il vous paraîtra peut-être ridicule que j’évoque. Mais c’est pour expliquer, justifier ma lettre, ma conduite, ma visite, que je le fais. J’avais donc eu l’honneur de reconnaître dès cette époque tout ce que votre caractère, votre esprit, votre vie, votre courage et votre distinction de nature devaient mériter d’admiration. En vous retrouvant tout récemment, il m’a été donné de voir combien de pareilles qualités étaient peu appréciées par le monde où vous vivez.

« J’ai pris la liberté, vous étant inconnu, de vous témoigner deux ou trois fois, madame, mon sentiment dans des circonstances où votre situation m’entraînait à le faire. Je redoutais de vous déplaire, et rien cependant ne pouvait m’empêcher de montrer au dehors ce que je ressentais. Mais vous ayant vue accueillir ces incartades avec une grâce et une bienveillance dont je suis profondément reconnaissant, j’étais venu, madame, pour m’en excuser ; peut-être pour les recommencer. Main-