Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/124

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La sottise égale ici l’insolence. Je vous prie de vous retirer.

— Eh bien, madame, je vous empêcherai d’avoir d’autre amant que moi.

— Mais cet homme est ivre !

Il s’était assis près d’elle. Elle se leva, il se leva.

— Je désire le scandale, reprit-il, je le poursuis, je vous en préviens ; quand je vous aurai compromise, vous n’aurez d’autre refuge que dans mes bras. Je suis tellement sûr de mon fait que je vous dévoile mon système.

Elle étendit le bras pour sonner, il lui arrêta le bras. Il y avait beaucoup de fanfaronnade, mais aussi une froide et réelle rage dans son action. Françoise commençait à avoir peur.

— Une femme ne peut pas lutter avec un homme qui a tout son temps, dit le marquis, rasseyez-vous donc ; les hommes occupés sont de faciles adversaires, mais vous reconnaîtrez qu’un homme qui peut appliquer son esprit tout entier à la séduction est cent fois plus subtil, perfide et redoutable que la femme la plus rouée. Je ne me pose pas comme votre adorateur, au contraire, vous me déplaisez. Mais vous savez ce que je vous ai dit : ne vous faites pas un ennemi de moi. Maintenant, malheureusement c’est fait.

Françoise restait debout, l’écoutant effarée et cherchant vainement une réponse qui pût l’écraser complétement. La douleur de l’indignation était trop vive, aussi ne sut-elle que dire :

— Vous profitez de l’absence de M. du Quesnoy.