Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Votre mari est un monsieur dont je me soucie fort peu.

C’était la seconde fois qu’on la frappait méprisamment dans la personne de son mari.

M. du Quesnoy était pour elle une cause de déshonneur. On osait le lui dire. Elle prendrait donc sa protection en elle-même. Oh ! pourquoi Allart n’était-il pas là ?

Après être restée un très insensible instant comme pétrifiée, sa figure et son geste furent si terribles que le marquis s’aperçut qu’il l’avait mal jugée.

— Dois-je donc vous chasser tous successivement ? s’écria-t-elle.

M. de Meximiers savait qu’une fois parti il ne rentrerait plus dans cette maison. Il était exaspéré d’avoir mal opéré. Il l’avait crue facile à effrayer. Maintenant il n’avait plus qu’à l’injurier.

— Pourquoi chasser, pourquoi perdre la tête si vite ? Il est si simple de capituler. Je suppose que vous me chassiez, je dirai devant vos gens que vous m’aviez attiré et que je ne comprends pas ces caprices d’une maîtresse qui vient de me rendre heureux.

Il eut l’audace d’essayer de lui entourer la taille de son bras pour l’attirer près de lui. Mais il perdait lui-même la tête.

— Qui sait, continua-t-il, si je n’ai pas dissimulé et ne suis pas éperdument fou de vous ?

Elle l’écarta violemment. Elle l’aurait tué si elle avait eu une arme. Elle sonna de tout son bras.

Comme tout était perdu, il ne resta plus au marquis