Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/126

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que la fureur. Il lui jeta une injure grossière à la face, un mot ignoble.

Réfugiée près de la cheminée, elle regardait avec une ardente anxiété la porte qui tardait trop à s’ouvrir.

Enfin un domestique parut.

— Faites sortir cet homme, et si jamais il se représente, jetez-le dehors ! dit-elle. Puis elle se retira vivement dans sa chambre.

Le marquis eut un sourire pâle et féroce, et sortant suivi du domestique ébahi, il dit à celui-ci : Votre maîtresse est une drôle de créature.

Ce qu’il ajouta fut une infâme et vile calomnie, impossible à expliquer, et tellement déshonorante pour un homme, qu’elle choqua le laquais, et cependant cette race n’est pas délicate.

— Est-ce que ça me regarde ? dit cet homme en haussant les épaules, on vous a dit de sortir.

Contrairement à ce qu’espérait le marquis, cette scène d’une brutalité odieuse et en partie calculée, ne compromit pas Françoise, même parmi les valets, et de là, par conséquent, ne remonta pas dans les méchancetés de salons. Le marquis n’était pas un homme lâche, ni dépourvu d’honneur, ni incapable d’amitié ; mais il était persévérant dans ses rancunes, et croyait tous les moyens légitimes vis-à-vis les femmes, à la vertu desquelles il ne croyait pas, qu’il regardait comme d’une race inférieure et qu’il fallait mener cavalièrement pour en dominer les caprices.

Plus d’une avait trouvé son système original et avait cédé à sa brutalité par lassitude des éternelles fadeurs