Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/142

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Il comprit qu’il fallait qu’il y eût des gens intéressés à répandre la nouvelle. Il était fâché de voir son ami dans le camp opposé.

Il réfléchit rapidement, tandis que Noualhès avait pris un journal. Comment parer les coups portés par l’ennemi. Il se décida à un moyen héroïque.

— Eh bien, mon cher ami, vous m’étonnez profondément, dit-il.

Noualhès sourit superbement.

— Je suis tout simplement un soupirant ridicule, reprit Allart.

Ce fut l’officier qui à son tour le regarda d’un air profondément étonné et chercha un argument.

Il pensa l’avoir trouvé et s’écria : C’est tout simple ! il y a toutes sortes d’hommes de paille, il y en a même pour troubler un mari.

Allart, qui s’était promis de ne pas troubler les adorations toutes neuves de son ami pour la vicomtesse, ne put y tenir.

— C’est absurde, s’écria-t-il, cette Mme Ballot est capable de toutes les perfidies.

— Pas un mot de plus, Allart, dit l’officier en mêlant une nuance d’amitié au ton bref de sa voix, ne nous brouillons pas pour des femmes, s’il est encore temps que nous nous arrêtions.

Allart inclina la tête en disant assez froidement :

— Vous avez raison.

Ils parlèrent un peu d’autre chose et se séparèrent en se donnant la main, mais ils étaient très froissés tous deux et leur amitié était détruite.