Noualhès eut le tort de ne pas cacher à Laure le mal qu’Allart avait commencé à dire d’elle. Elle en fut excitée davantage contre Françoise et Philippe. Et il eût fallu à Noualhès une foi bien enracinée en Allart pour ne pas accepter une partie de ce que Laure inventa contre celui-ci : Elle l’avait repoussé et il lui avait voué une haine mortelle, c’était un homme grossier, sot, lâche, qui n’était bien digne en effet que d’une Mme du Quesnoy. Il lui répéta qu’Allart se plaignait de la rigueur de Françoise. Quelle comédie ! s’écria-t-elle, et elle lui confia que Françoise avait été de meilleure composition avec le marquis. Ce niais d’Allart ! dit Noualhès.
Ainsi tandis qu’Allart pour sauver la réputation de Françoise ou la maintenir, n’hésitait pas à sacrifier publiquement son amour-propre et cherchait un endroit où il pût trouver une bénévole trompette qui se chargeât d’annoncer partout, que triste soupirant, on le tenait à distance, les mensonges du marquis et de Laure allaient rendre son sacrifice inutile.
Ce fut Mme Desgraves qu’Allart choisit pour répandre un bruit destiné à contrebalancer toutes les perfidies de la vicomtesse ou de Mme d’Archeranges.
Il lui fit ses confidences le plus tristement, se désola, lui demanda conseil, et peu de jours après les deux bruits opposés se heurtaient dans les salons où Allart crut voir plus d’une fois de certains airs de compassion railleuse à son adresse. Et il en était joyeux, car il recevait la récompense de sa vaillance.
Comme on ne peut calculer jamais la portée ni les