Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Non, répondit Charles. Laissez-moi vous avouer un acte que vous trouverez puéril et extravagant. Je me suis moi-même percé la main, pour montrer qu’on pouvait bien se battre avec un enfant qui ne craignait pas la douleur.

Allart n’en croyait ni ses yeux ni ses oreilles. Il ne pensait nullement à l’appeler fou, mais ne voyait pas comment combattre cet esprit exalté. Il essaya de le détourner de ces idées cependant. Mais Charles en était trop possédé.

Vers la fin, il s’écria :

— Surtout ne parlez pas à Mme du Quesnoy de tout ceci. Dites-lui que l’accident provient d’une chute, afin que, quand je la verrai, nous soyons bien d’accord dans notre récit.

Allart annonça à Françoise le prétendu accident de Charles.

L’intérêt qu’elle y prit fit diversion un instant à ses agitations, puis les attisa : Charles l’aimait, et toute idée d’amour la ramenait éperdue à Allart.

D’un autre côté, de nouveaux incidents vinrent augmenter les angoisses de Françoise jusque lui faire désirer de succomber ou de se séparer irrévocablement d’Allart, et le pauvre cœur écartelé entre ces deux excès n’en souffrait que plus durement.

La baronne Guyons arriva un matin chez sa fille. Françoise l’avait négligée depuis quelque temps. Mais ce n’était point à cause de cette négligence que venait la baronne.

Françoise la reçut avec joie, comme un envoyé provi-