Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/150

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dentiel qui la consolerait de ses peines et la fortifierait contre la séduction.

La baronne repoussa ses démonstrations avec une grande froideur : « Gardez vos caresses, dit-elle, j’ai appris de tristes choses à votre sujet. »

Mme du Quesnoy eut de l’effroi. Sa passion s’était donc révélée si publiquement que sa mère avait pu en être informée ?

Il ne fallait avoir aucun ami, ne tendre la main à personne, ne partager aucune sympathie, renoncer à toute relation avec les êtres vivants, car tout menait à la perdition. La vertu était donc une prison !

Elle regardait sa mère avec une sorte de terreur qui arrêta un moment celle-ci :

— Votre belle-sœur, qui est une femme de sens, m’a informé que vous profitiez de l’absence de votre mari pour vous livrer à des actions vraiment incroyables.

L’intervention de Laure se révélant ainsi rassura Françoise. Ce n’était pas le cri public, c’était la rancune seule de Laure qui avait averti la baronne. Alors peu importait. Et personne même n’avait le droit de devancer ainsi par le reproche la faute qui n’aurait pas lieu, Laure, moins que qui que ce soit, et sa mère non plus, dont elle aurait eu besoin d’implorer la pitié pour ses tourments !

— Je ne conçois pas de tels désordres. Ne pouvoir se contenir ! n’avoir aucun respect de soi-même. Céder à de vulgaires et matérielles impressions ! Abaisser son esprit, faire comme les bêtes ! Et pour obtenir quel résultat : se ridiculiser, compromettre, déshonorer toute